Parler du suicide! Les causes Signes d'alerte A faire ou ne pas faire Le rôle de la famille
         
 

 

L’avis des professionnels de la santé

 

En parler!

 

On ne risque pas en parlant du suicide d'en donner envie à celui qui n'en aurait pas ; mais on est sûr, en ne le faisant pas, de laisser dans sa détresse celui qui en aurait.

Action Jeunes Conseil Santé

En parler est une façon de signifier concrètement que le suicide n’est pas un sujet tabou, qu’il n’est pas "innommable" et ainsi de mettre un minimum de distance avec ce qu'il représente.

Professeur Michel Debout

Faciliter le passage des maux aux mots, pour prendre de la distance avec les affects et éviter le passage à l’acte.

Isabelle Palayer, Psychologue, Emmanuelle Chavanne

Les futures suicidants manifestent à la fois leur besoin de dire ce qui les perturbe et leur besoin de  protéger   l' interlocuteur que ce discours pourrait déranger. Ils lui laissent ainsi en quelque sorte la liberté de ne pas comprendre... 

Professeur Jacques Vedrinne

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Les causes :

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De toute évidence, il y a une rupture de la communication verbale et l'acte suicidaire est l'expression dramatique et perturbée du désarroi ... Docteur Chris Dillen

Le motif évoqué s'avère souvent "futile" au regard des difficultés familiales et sociales. Il apparaît plus comme étant "la goutte d'eau qui fait déborder le vase" que comme la cause véritable. Film : Sortie de secours, de Marie Desmeuzes, Ministère de l'Education Nationale

Il peut s'agir de la réactivation brutale de traumatismes infantiles enfouis ; d' une atmosphère familiale  qui se nourrit de l'imprécision de la place et des attributions de chacun, d'une dépendance affective extrême ... Quant à telle ou telle situation de conflit familial, voire de deuil (dans tous les sens du terme), elle interroge la place, l'identité et la reconnaissance de l'individu plus ou moins convaincu, non seulement qu'il peut vivre et survivre, mais aussi exister. De multiples facteurs "externes" sont susceptibles d'amplifier ces souffrances : exclusions sociales, ruptures culturelles, situations de crise...Xavier Pommereau, psychiatre

 

 

 

 

Souvent, chez les jeunes, le passage à l'acte suicidaire est précédé de paroles et/ou de comportements qui peuvent être décryptés. L'adolescent ne parle pas forcément de son désir de mourir, mais il peut l'exprimer par des "agir"qui ont valeur de messages implicites adressés à l'entourage (tristesse, désespoir, haine...).  Alain Braconnier, Psychiatre, Psychothérapeute et Jacques Prouvé, Formateur et Consultant en santé mentale

La prise de décision définitive avant le passage à l'acte s'accompagne souvent d'un grand calme paradoxal où la personne suicidaire fera des allusions à son choix, distribuera des objets auxquels elle est attachée ou bien écrira un testament. Action Jeunes Conseil Santé

Ce comportement est particulièrement inquiétant et par analogie peut s'assimiler à une donation de son vivant. L'adolescent n'aurait pas l'intention de survivre au "partage de ses biens". Alain Braconnier, Psychiatre, Psychothérapeute et Jacques Prouff, Formateur et Consultant en santé mentale

 

 

Conduites à tenir :

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- Montrer clairement qu'on a compris: ne pas avoir peur des mots, et ne pas avoir peur  de les entendre. Oser affronter le secret permet de ne pas le pérenniser. Paul Forcet, Praticien Hospitalier Psychiatre

Dire à quelqu’un qu’on le sent mal, lui permet souvent de se libérer par rapport à son propre sentiment de souffrance interne et d'exprimer alors plus à fond ce qu’il ressent (...) Ceci permet d’éviter le sentiment de culpabilité qui accompagne souvent les idées suicidaires et qui peut empêcher le suicidaire de les reconnaître pour ce qu’elles sont et d’oser les aborder avec son entourage. Professeur Michel Debout

Aider les jeunes à verbaliser leurs conflits, leurs souffrances et leur expliquer que quelles que soient ces raisons, il  (peut) exister d’autres solutions que la mort. Si on ne peut l’aider à trouver ces autres solutions, il faut savoir l’accompagner vers un professionnel de santé. En cas de refus, il faut absolument ne pas rester seul informé de cette décision et demander impérativement l’aide d’un professionnel pour être aidé, conseillé, relayé. PRID

- Ne pas chercher à lui "redonner goût à la vie"et minimiser sa détresse : on ne ferait que lui montrer notre goût à la vie et le renvoyer à son absence de goût à la vie. Action Jeunes Conseil Santé

On entend parfois dire d'un suicidaire "qu'il a pourtant tout pour être heureux..." ou qu'il s'agit de "chantage" ; cette incrédulité conduit parfois le suicidant à démontrer sa bonne foi en passant à l'acte de façon plus convaincante... Professeur Jacques Vedrinne

- Ne pas lui raconter nos propres difficultés ou notre enfance malheureuse : le sujet en détresse n'attends pas de réponses toutes faites à des problèmes qui lui sont intimes. Il a besoin d'être reconnu, écouté et encouragé à appréhender sa souffrance avec moins de peur et de honte.  PRID

- Ne pas le condamner, le juger ou le culpabiliser en évoquant le chagrin de ses parents : ce type de paroles énoncées peut s'avérer très destructeur et provoquer une surenchère dans la récidive et les moyens employés. En effet, la souffrance initiatrice de l'acte suicidaire est niée et l'individu se sentira blessé narcissiquement dans la mesure où l'authenticité de son acte est réduite à un mensonge et/ou assimilée à un simple chantage et non pas entendue comme un cri d'appel au secours comme cela devrait l'être. PRID

- Ne jamais garder ce secret tout seul : on se placerait, aux yeux du jeune en détresse, en position de "tout-puissant", l'enfonçant malgré nous dans son rôle de "tout-impuissant". Lui expliquer qu'on est pas capable de l'aider seul et négocier avec lui jusqu'à trouver l'accord sur un adulte en qui le jeune a confiance (qu'on le connaisse ou non). Action Jeunes Conseil Santé

- Ne rien promettre et ne rien proposer que l'on ne soit certain de pouvoir faire : on est peut-être la dernière personne à qui le jeune accorde sa confiance et tout manquement lui serait insupportable. En sollicitant l'aide d'un troisième, on évite aussi ce risque . Action Jeunes Conseil Santé

- Selon l'urgence ne pas le laisser seul, lui proposer de l'accompagner chez un médecin, ou d'appeler un médecin et de l'attendre avec lui. Si on n'y arrive pas seul, chercher à savoir en qui le jeune a le plus confiance et solliciter son aide. Action Jeunes Conseil Santé

La crainte du monde “psy” et l’ignorance quant à ses diverses composantes, sont à l’origine des résistances rencontrées :”je ne suis pas fou, à quoi bon aller voir un psychiatre”; “A quoi ça sert de parler, mes problèmes je les connais déjà.” Xavier Pommereau, psychiatre

- Ne pas banaliser l'acte suicidaire : banaliser la tentative de suicide fait le lit de la récidive. Plus de la moitié des premières tentatives sont répétées, et souvent dans les quelques mois. Les récidives se font de plus en plus graves et de plus en plus rapprochées. Et très vite, la tentative de suicide devient durablement le seul mode de communication avec l'Autre, aussi inefficace que dangereux. Action Jeunes Conseil Santé

Aider un suicidaire avant qu'il ne passe à l'acte, ce n'est donc pas le convaincre de ne pas mourir mais restaurer en lui l'envie de vivre. PRID

 

 

 

Le rôle de la famille :

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Nombre de jeunes sujets en détresse éprouvent des sentiments de "non-existence"s'enracinant dans la profondeur de leur histoire personnelle et familiale. Ceux-là sont en quête d'une place et d'une identité que les traumatismes infantiles ou l'état des relations intra-familiales ont dangereusement malmenées, voire gommées."Xavier Pommereau, psychiatre

La famille joue un rôle très important dans l’avenir proche d’une personne suicidaire ou suicidante, aussi bien dans le sens positif que parfois dans le sens négatif. Elle peut-être un support essentiel pour passer la première période difficile après la tentative et tout au long du traitement ; mais elle peut aussi (parfois très vite) pousser le suicidaire vers une récidive si le contexte familial a joué un grand rôle dans l’acte préalable. Il faut donc favoriser le rôle de soutien de la famille, l'impliquer dans le traitement, c'est à dire faire une thérapie familiale. Docteur Chris Dillen

 

Toutes les informations contenues dans ce site sont issues des brochures : d'Action Jeunes Conseil Santé, du Ministère de l'Education Nationale avec le film : Sortie de secours de Marie Desmeuzes, de DepRelief (laboratoires Lundbeck), du Programme de Recherche et d'Information sur la Dépression PRID( laboratoires SmithKline Beecham) et du magazine : La santé de l'homme

Partenaires : le Conseil Général de la Charente, la Mutualité de la Charente et la DRASS

 

Mise à jour : IPSEC
Moyens techniques : CRANC
Réalisation et conception : Nathalie Pierre, contact : ipsec2@hotmail.com 

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